Ces 7 points sont ceux présentés au dossier d'enquête, présentés lors de la réunion préalable des personnes publiques associées, et repris et détaillé dans le rapport de présentation (B) pages 14-19.
Examinons les attentivement si vous le voulez bien :
Cette soudaine volonté de diversifier dans une activité de substitution, non spécifique et en concurrence avec tout les pôles de bureaux de l'Ile de France, n'est-elle pas le prélude à un dépérissement programmé de l'activité de "parc et exposition", non aisément transférable et sans égal en ce qui concerne un parc d'exposition de centre ville de cette superficie, en Europe ?
Le projet Triangle tel qu'il est défini est très préjudiciable à l'activité du parc et à son évolution, en plantant en plein coeur du parc un édifice dont l'activité lui est totalement étrangère, lui extirpant une surface de choix, la mieux valorisable par son positionnement relativement aux transports en commun et en obérant par sa surdensité (C.O.S.=12) les possibilités de constructions des surfaces restantes.
S'il s'agit vraiment d'un bâtiment nécessaire au rayonnement ou au fonctionnement du Parc et donc rentabilisable par un surcroît ou un maintien d'activité future, ne devrait-il et ne pourrait-il pas être construit et financé dans le cadre de la concession qui court jusqu'en 2026 ?
voire faire l'objet d'un avenant.
S'il s'agit d'un monument à la gloire de la Ville, ou de ses élus, ne devrait-il pas être financé en tant que tel et faire l'objet d'un vote approprié ?
et pas être construit à l'occasion d'un tour de passe-passe financier de compensations diverses.
Le projet Triangle constitue-t-il un monument Parisien ?
Oui si l'on entend le discours sans ambiguïté, ni doute du Maire de Paris, et de son adjointe,
moins sûr, si l'on tient compte du fait que ce projet N° 307, de 2006, d'un cabinet choisi sans concours pour sa renommée internationale flatteuse est en concurrence avec 5 ou 6 autres signaux architecturaux forts, du même acabit, attendus à brève échéance et pour les mêmes raisons aux portes de Paris et bénéficiant des mêmes louanges de l'équipe municipale, et viendra s'inscrire au niveau mondial dans la liste des 10 000 plus grandes tours de plus de 150 m.
S'agit-il, au moins, au delà de toute considération critique ou favorable de hauteur, d'un geste architectural porteur de sens, dans une fonction de "parc et exposition", comme la Verrière du Grand Palais (XIXème), le voile-béton caractéristique du CNIT (XXème), ou la silhouette d'un centre Pompidou de Metz, d'un Opéra de Sydney , d'un musée Guggenheim dont l'expression caractéristique et originale ne cède pas obligatoirement à la verticalité ?
Qu'auraient pu (et que pourraient encore) apporter comme idées, un vaste concours international ouvert d'architectes pour la rénovation du Parc des Expositions, la résolution des problèmes spécifiques et cruciaux de pointes de circulation visiteurs et logistique lors des manifestations emblématiques et sa mise aux normes Climat par exemple ?
En particulier dans la perspective d'une remise en cause de la concession en cours.
Que signifie un tel édifice porteur de la puissance financière affichée du groupe promoteur, de celle des banques et établissements financiers internationaux auprès desquels le bail à construction aura vocation à être nanti, de la proclamation de puissance du locataire, grand groupe international aujourd'hui inconnu et au choix duquel la Ville n'aura pas son mot à dire, qui ayant besoin de ce totem pour rassurer ses actionnaires, ses partenaires et ses clients, ou l'ego de son dirigeant se contentera au mieux d'une enseigne emblématique à la cime de l'édifice, ou proposera plutôt d'orner la surface du monument d'une publicité monumentale comme l'avait fait en son temps andré Citroën sur la Tour Eiffel, au frais d'un riche sponsor pour payer l'entretien, le fonctionnement, ou les bénéfices du bailleur.
Y verra-t-on Volvo, Lenovo, Samsung, Suez, Areva, Sanofi, Allianz, VAG, Emirates, ГАЗПРОМ...? .
Que veut-on dire en plaçant ce monument en position de dominance sur le Ministère de la défense tout proche ?
en le construisant 20 m plus haut que le nouveau Palais de Justice ?
Quelle que soit l'habileté des architectes à respecter les contraintes du projet, qui en font un objet unique pour cet emplacement, quelle qu'en soit la beauté, éventuelle, constituerait-elle un monument à la Défense à coté de tours de plus de 300 m , n'est-elle pas en fait un monument que grâce à sa position à Paris ?
Les 2 belvédères ne sont pas des équipements d'intérêt collectif qui s'imposeraient par eux-même et justifieraient la construction du bâtiment.
Si vraiment le besoin d'un tel équipement collectif s'imposait pourquoi ne pas avoir recours à un ballon captif comme au Parc André Citroën, ou au montage d'une grande roue sur la voie Ernest Renan.
L'une quelconque de ces deux options constituerait sous cet aspect une opération de communication aussi satisfaisante que la Tour Triangle, sans en comporter l'inconvénient d'une irréversibilité certaine.
Il s'agit en fait de tribut ou de compensation donnés en sacrifice à l'opinion publique, pour essayer d'obtenir sa bienveillance voire son assentiment dans la plus pure tradition de la "pork barrel" politique américaine.
Cet argument est en fait parfaitement illusoire si l'on se reporte à l'exemple du centre Pompidou où là aussi la vision sur Paris a été offerte aux parisiens avant d'être supprimée pour des "raisons" de sécurité. Il en sera de même de la Tour Triangle.
Si l'objectif d'un ascenseur panoramique était incontournable, pourquoi ne pas réquisitionner celui de l'hôtel Pullmann (ex Sofitel) qui domine Paris depuis des décennies. Au besoin en imposant son maintien en activité par création d'une servitude ad-hoc au PLU et en préservant sa destination hôtelière ? (D'ailleurs lors des autorisations pour sa construction initiale l'usage de bureaux aurait-il été permis ?)
A moins que seule l'implantation porte de Versailles exactement s'impose pour regarder Paris !
Dans la pratique de la révision du PLU il ne semble pas en être fait mention, seul un Equipement d'intérêt collectif unique est cité correspondant peut-être plutôt à l'Atrium :
Un Atrium de 600 m2 est prévu au projet, mais son emploi n'est pas défini, ce qui signifie qu'il ne répond à aucun besoin, à aucun besoin permanent identifié, ni même à des emplois temporaires successifs, pour lesquels on voit mal comment une partie des halls existants du Parc, voire le Palais des Sports ne pourrait pas fournir une solution adéquate.
Un Atrium de 600 m2 cela représente 10 % de la surface détruite du Hall 1 cela présente certainement un intérêt pour les locataires de la Tour, mais certainement aucun pour les riverains, ou les parisiens, et donc l'intérêt général, que le maintien du Hall 1 ne pourrait satisfaire.
La crèche de 25 à 30 places est sans doute un équipement intéressant pour les habitants du quartier, mais le nombre de places équivalent à celui offert à la population par le Balardgone, qui en comprend 150 pour ses 10 à 15 000 emplois, montre qu'il correspond à peine au nombre nécessaire pour les employés de la Tour.
Si le besoin de crèche devait être satisfait il serait plus astucieux de la positionner à proximité immédiate d'un jardin et dans un bâtiment bas, la construction d'immeuble de grande hauteur imposant des contraintes de sécurité limitant le nombre de places de la crèche. Manifestement la satisfaction d'un tel besoin ne fait pas partie des éléments de base du programme architectural d'un tel bâtiment.
Le terme de crèche est d'ailleurs inapproprié il s'agit d'un équipement pour la petite enfance (P15-17 "Equipement de petite enfance" au PLU révisé) géré sous forme associative, pour des raisons réglementaires sans doute.
Le Jardin (P15-16) n'est pas à proprement parler un équipement d'intérêt collectif, mais surtout il ne fait pas partie du projet Triangle, (intéressant la SCI Tour Triangle), auquel il est ajouté (pour les mêmes raisons argumentaires) pour constituer l'opération Triangle (cf. pt 7).
La création pour des raisons réglementaire de sécurité d'une voie nouvelle parallèle de 12 m de large entre l'emprise de la Tour Triangle proprement dite et le reste du Hall 1, élément nouveau du dossier d'enquête, ne constitue pas un élément d'amélioration réelle de la liaison urbaine, son traitement n'étant pas précisé, et n'ayant semble-il fait l'objet d'aucune concertation.
Peut être peut-on s'imaginer circuler à pied le soir, sur 200 m, le long du Parc comme la rue Ernest Renan actuelle, mais 50 m à l'Ouest avec en vis a vis dans un couloir étroit dominé par la tour, l'arrière de celle-ci , sans arbres et sans l'animation et la présence rassurante des tramways.
Si l'on considère le geste urbanistique fondateur consistant à ériger simultanément des monuments de grande hauteur en de multiples points aux diverses portes de la capitale, auquel le projet Triangle participe, et doit sa raison d'être, l'évidence apparaît d'un comportement de marquage des limites d'un domaine, caractéristique de mammifères mâles dominants, et constitue par la même le rappel, visuel en l'occurrence, de limites, et en aucun cas une tentative même maladroite de liaison avec les domaines voisins, enjeu de rivalités, que forment en l'espèce les communes limitrophes.
De plus peut-on noter que le projet en lui-même, est géré par la ville de Paris sans aucune liaison avec les communes limitrophes, y compris dans l'enquête publique, alors que l'extraction de la surface de la tour Triangle viendra amoindrir les recettes partagées que pouvaient en attendre les communes limitrophes sur lequel le Parc s'étend également.
Dans la réalité cette requalification est un appauvrissement de l'existant, en particulier les arbres actuels anciens, subsistants de hautes futaies en double alignement voient leur branches agréablement passer au dessus de la clôture du Parc, apportant de l'ombre aux vaches qui viennent s'y faire embellir à l'extérieur du Hall 1 lors du traditionnel salon de l'Agriculture. Cela ne sera plus possible avec une construction de tour en limite de propriété, et l'on verra sans doute ses arbres accusés d'être malades pour être remplacés par des exemplaires plus proche du modèle du balai renversé, comme il est loisible d'en voir tant lors de tels exercices de requalification urbaine.
S'il s'agit de créer de toutes pièces une animation commerciale sur cette portion de voie, en créant des commerces et des boutiques largement ouverts sur la rue, il conviendrait de traiter les deux cotés de la rue Ernest Renan afin de créer une concentration linéaire de commerce suffisante et en particulier de privilégier l'autre côté de la voie, en accès direct à partir du terminus de Tramway T2 et lieu idéal pour des achats d'opportunité rapides lors d'une rupture de charge pour des piétons en correspondance qui n'auraient pas à traverser la rue (et les voies du T2).
Si l'objet de l'opération est de créer une animation commerciale, il conviendrait sans doute d'y installer un marché de Noël sous forme de chalets-boutiques ou un marché artisanal permanent. Cela nécessiterait peu de travaux et d'investissement, et pourrait concerner les deux rives de la rue. Depuis le nombre d'années où le projet Triangle est agité, avec cette justification, une telle opération événementielle, montrerait rapidement la sincérité de nos édiles à ce sujet et constituerait une démarche de test de prototypage ou de dimensionnement intéressante.
Cela ne nécessiterait même pas de modification du PLU, l'article UGSU 2.2, prévoyant la possibilité d'activité de type commercial précaire.
Ce jardin est financé et réalisé par la Ville (dossier d'enquête), son entretien récurrent échoira à la ville.
Il est réalisé sur le regroupement de trois parcelles, l'une appartenant au domaine public de la voirie et consistant essentiellement en la station BP, arrivée en bout de concession et dont la suppression était déjà envisagée avec l'arrivée du T3, une autre relevant d'une concession au Palais des Sports et la dernière prise sur l'espace logistique du parc devant le Hall 1, laissant juste une voirie minimale devant celui-ci.
Le report en conséquence et préalable de cette zone logistique vers l'avenue de la porte d'Issy annoncé lors des phases de concertation , est simplement évoqué et ne fait l'objet d'aucune étude sérieuse, et ce depuis 2008. Rien dans le dossier d'enquête ne mentionne les modalités de réalisation de cette disposition, pour laquelle la création d'une dalle, l'accès direct au boulevard périphérique ont été un temps évoqué.
A l'heure actuelle la contre-allée de l'avenue de la porte d'issy constitue une vaste zone publique arborée accessible au public et indispensable au stationnement notamment des cars lors des manifestations importantes.
Va-t-on créer un jardin en longueur au bord des Maréchaux et du Tramway en condamnant une double rangée de grands arbres sur une voie plus discrète de liaison intercommunale ? et en en reportant le coût non chiffré sur la future concession du Parc ?
Ou la surface du jardin est-elle nécessaire pendant les 2 ans et demi de travaux envisagés, pour stocker les matériaux, les ALGECO du personnel, comme il en est semble-t-il le cas pour la durée des travaux aux Halles!
D'ailleurs est-ce bien d'un jardin, dont-il s'agit ?
C'est à dire pour tout un chacun, de quelque chose comme le parc Georges Brassens, le Parc André Citroën, le square St Lambert ou le square Desnouettes-Clos Feuquière ?
Le square Carlo Sarrabezolles préservé près de la Seine, le long du boulevard Victor, devant les 90.000 m2 de bureaux à construire de la Corne Ouest,
le square de la porte de la Plaine, séparé du parc des expositions par l'avenue du même nom, le square du Dr Calmette le long du boulevard Lefêvre, le square du cardinal Verdier, tous d'assez faibles dimensions et situés dans l'ancienne zone non aedificandi des fortifications, comme le centre sportif de la Plaine avec les stades de la Plaine et Charles Rigoulet.
Tous ces jardins de Paris relèvent d'un classement en zone urbaine verte.
Que Nenni, ce qui est proposé c'est un classement en zone UG !
Alors que le maintien en zone UGSU, qui interdit bureau et habitation, permet de planter quelques arbres, si on le veut bien l'article UGSU 2.1 prévoyant explicitement la possibilité d'aménagement à usage de loisir ou de promenade.
et d'en laisser le coût d'entretien au concessionnaire du Parc des Expositions !!
D'après la fiche de la CCIP
Vraiment ?
Le point 1 de la CCIP corresponds au point 4 de la demande de révision du PLU proposée par la Mairie, et achoppe sur le caractère illusoire de la création d'emploi.
Le point 2 devrait normalement conduire à un examen global et unique avec la rénovation du Parc des Expositions.
Les points 3 et 4 ne sont que des éléments de contexte.
Le point 5 et dernier point de la CCIP corresponds sensiblement au point 2 de la demande de révision proposée par la Mairie, mais ne s'accompagne semble-t-il pas non plus d'un financement par la CCIP qui témoignerait de la perception d'un intérêt réel, alors que la structure capitalistique du montage financier le permettrait.
Cette liste d'intérêt général a été présenté au conseil de Paris en 2009 soit bien avant l'annonce d'une rénovation du parc des expositions et de la concession cette année.